C'est à l'occasion d'un article sur la princesse d'Ouezzan, première championne de France de billard, écrit pour les revues de la Fédération Française de Billard et de son partenaire Décathlon, que nous avons fait connaissance de Christian Moulay-Brahim, le fils de la princesse, qui, comme nous, habite Périgueux. Ce livre est né de notre rencontre et de notre souhait commun de rendre hommage à cette femme d'exception.

Fille d'un père marocain descendant direct de Mahomet et d'une mère française qui se séparèrent peu après sa naissance, Yasmine Moulay Brahim fut élevée en France dans sa famille maternelle et reçut une éducation catholique.

Elle dut élever seule son fils Christian né d'une rencontre de hasard alors qu'elle n'avait pas dix-sept ans.

Peu après elle fut présentée par une amie à Vincent Scotto qui était son aîné de 38 ans. Ce fut un coup de foudre réciproque. Elle en devint l'inspiratrice et l'amante.

C'est lui qui la poussa à être la première femme licenciée à la Fédération Française de Billard et, par voie de conséquence, à devenir grâce à un don naturel et un travail acharné, la première championne de France.

La guerre, la disparition de Vincent Scotto, la mort prématurée de sa mère puis celle, à l'âge de seize ans, de sa fille, Rose, lui valurent des années cinquante et soixante très difficiles, moralement aussi bien que financièrement.

Avec l'appui de son mari, Michel Pontoizeau, elle put surmonter ces difficultés et retrouva, à partir des années soixante-dix, une position en vue grâce à son action dans les mondes de la peinture et de la gastonomie.